mardi 19 septembre 2017

Seule chez moi...

Aujourd'hui,
seule chez moi,
Sans risquer d'entendre une remarque en retour,
J'ai pu pleurer.

Blessed day.

Terrible nuit, journée bénie.

Au-délà de tous les petits pics quotidiens.
Au-délà des extases et souvent des ennuis.
Au-délà des incompréhensions, des remarques perpétuelles, du négativisme permanent...
Au-délà des cris, des colères, de la violence...

...Il y a aujourd'hui.

Seule.
A la maison.
A rattraper mon retard de travail.
A manger quand j'ai faim.
A pleurer quand les larmes arrivent.
A sourire d'un rayon de soleil.
A choisir la musique ou le silence.

Aujourd'hui.
Après une nuit presque blanche.
Après un passage aux urgences.
Après un corps qui n'en peut plus et le fait savoir.
Après la bête qui s'est propagé partout...
Partant des cuisses jusqu'aux pieds...
Des épaules jusqu'aux poignets...
La bête qui a progressé, envahissant le corps de démangeaisons et de chaleur terrible,
Que nul sac de glaçon ne saurait rafraichir.
La bête, vivante, toujours présente.

La cortisone fait son effet.
La rage ou le trop plein finit par s'adoucir,
Et pourtant je les sens, là, toujours présents.

Je les sens contris dans le corps encore chaud et sensible.
Je les sens prêt à bondir sous une forme aussi surprenante que celle de cette nuit.
Suis-je à ce point aveugle de tant de douleur ?

Mais QUEL changement ?
QUELLE douleur ?
Il y en a tellement !!

"Savez-vous ce qui aurait pu causer une réaction comme celle-ci ?
-Un millier de choses !!!!"

A commencer par l'injustice, l'incompréhension, l'égoïsme, la destruction, la colère, la violence, tout cela m'écoeure et me détruit.

Aux manières douces je ne réponds pas.
Aux perches qu'on me lance je ne vois rien venir.
Je continue de front, pensant faire de mon mieux...
...Et si j'avais tout faux ?

Encore quelques minutes pour savourer cette journée bénie.
Cet entre-deux, cet instant atemporel qui paradoxalement trouve bientôt sa fin.

Qui vais-je voir dans ce miroir ?