dimanche 31 juillet 2016

Douloureuse conscience.

Comment j'ai fait cessé mes larmes ce soir ?
Alors que je me regardais devant le miroir, main sur le coeur et visage déformé de tristesse ?

Je me suis dit : "j'ai vraiment dû te faire beaucoup de mal, pour que tu m'en fasses autant."

Alors si je change, peut-être que notre situation s'améliorera ?

Mes chers enfants.

Mes chers enfants,

vous savez ce qui me ravie ?
Vos 1ères fois.

Votre 1ère peinture sur toile avec les doigts,
Vos premiers dessins à la craie sur le tableau noir.
Vos premiers essais de "pot". Et vos réactions : pas facile d'accepter de grandir pour certaines choses...
Vos premiers mélanges de pâtes à modeler.

De me coucher le soir dans le lit et de retrouver des jouets avec lesquels vous êtes venus le matin, alors que je vous ai sorti du lit avant d'aller me recoucher.

Tout ce qu'on fait ensemble.

Et tout ce à quoi je pense vous faire, ou faire avec vous, ou vous voir faire ou...

Vous êtes merveilleux.

J'ai lavé 4 tissus, puis repassé, plus qu'à les coudre pour vous en faire des draps.
Plus je vous connais plus je vous aime.
Plus je pense à vous quand je vois ou fais quelque chose.
J'ai adoré choisir ces draps pour vous.

Vous m'illuminez chaque jour un peu plus.

Merci.

Au milieu : les enfants.

J'ai le coeur noué quand, pendant une dispute, je te vois dire à l'un de nos enfants "elle est folle ta mère".
J'espère, chère enfant, que tu sauras faire la part des choses.
Ce qui nous concerne, et ce qui te concerne.

Et pour ne plus voir cette scène là, je vais travailler sur la respiration pendant que vous êtes là.
Je ne veux plus que vous viviez nos conflits.
ça me fait trop de mal.

samedi 30 juillet 2016

De nos différences.

J'ai fait quelques tentatives ce soir de rapprochement (après notre grosse dispute de toute la journée qui a explosé dans l'après-midi).

J'ai fumé une clope.
Nous nous sommes retrouvés côte côté sans rien nous dire.
Certains silences sont d'ors, celui-ci était absolument plat.

J'ai essayé de te parler.
tu n'as rien compris à mon "charabia, articules quand tu parles"
J'ai reformulé ma question : "les poussins sont-ils nés ? -non".

Je suis venue manger à tes côtés.
Après avoir compris que "je t'attends" signifiait de ta part : je suis en train de manger en regardant mon émission, si tu veux je décale le camembert pour que te faire une place. Par contre il faut que tu ailles te chercher une chaise en cuisine".
Je suis quand même venue.
Je n'ai rien dit excepté "bon appétit" et "tu veux un dessert" ?

Je t'ai proposé de regarder un film ensemble.
Histoire de partager nos mondes.
De se projeter vers la même chose.
Tu as soufflé, puis m'a laissé la télécommande.

J'ai trouvé un film, en français, qui puisse nous plaire à tous les deux (pas facile du tout car nos goûts sont très différents et je préfère largement la VO).
J'ai trouvé un film français, du coup.
Il était très bien.

J'ai eu l'impression de m'évader un peu.
Il était simple, une histoire d'héritage et d'amour, mais touchant.
Et alors que je regardais le début du générique, histoire de prolonger un peu le film, de me rappeler les noms des acteurs et de pouvoir en discuter avec toi, tu as pris la télécommande et a tout de suite remis ta chaîne "chasse en pleine mer".

Je t'ai dit "bonne nuit", suis allée pleurer un peu dans la salle de bain, puis suis montée me coucher.

Erreur en cuisine.

J'ai tendance, lorsque je trouve qu'un aliment n'a pas le goût désiré, qu'il soit ou non déjà mélangé à quelque chose, à ajouter autre chose pour l'améliorer et pour trouver un surprenant nouveau goût.
Sauf que ça ne marche pas.

Dans la vie c'est pareil.
Même à ajouter des tonnes de trucs positifs, lorsque le noyau est acide et amer il le reste.

Matin.

"Maman ? Papa ? (comprendre "il est où ?")
-Je ne sais pas les enfants."

Réponse quelques minutes plus tard : il n'est pas là.

Larme.

Allez zou, je laisse couler un peu.

Projet de vie ?

Mon cher père,

Tu m'as très souvent évoqué la notion de "projet de vie".
Je le comprends maintenant, ce concept très flou.

Un projet de vie demande beaucoup de concret, mais une chose surtout : aimer celui avec lequel on est.
Partager des discussions, des idées, des moments, aimer le retrouver le soir, le matin, le présenter aux autres, se trouver beaux sur les photos ensemble, partager des goûts pour des choses, ou au moins comprendre les goûts de l'autre.

Nous n'avons absolument rien de tout ça ensemble.

Tu ne pouvais pas tout me dire.
et mon expérience me l'a fait comprendre.



La famille parfaite...

...n'existe pas.

Et ce n'est certainement pas la nôtre.

Jalousie ?

Je vois beaucoup de familles.
Un père et une mère qui s'occupent ensemble de leurs enfants.

Je souris, une larme à l'oeil.

Pathétisme (ou retour à la réalité)

Départ ce matin de nos (mes) 4 invités.
Qui m'ont fait passer une super semaine.

Je t'attends ce midi, afin de créer une habitude du "manger à 4, à table, nous et nos enfants".
C'est la 3ème fois que nous j'y arrive.
Ou plutôt la 4ème fois. En deux ans.
J'y crois encore.

Ce midi nous avons une brève discussion à table sur la semaine prochaine.
Celle où tu t'es engagé à travailler autre part, sans m'en parler, alors que ça change profondément notre structure de vie.
Au lieu d'être seule avec nos deux enfants tous les matins, je le serai pendant une semaine.
Oui, pour moi ça change beaucoup.
Pour toi il faut croire que non.
Ou qu'en tout cas mon avis t'importe peu.

Du coup je t'ai demandé ce que ça te ferait si j'agissais comme toi.
Je t'ai demandé de te mettre à ma place.
N'ayant pas envie de me fâcher, nous en sommes restés là.

Avant que tu ne m'apprennes que tu allais chez le médecin ce soir à 18h.
Puis qu'à la suite du médecin tu passerais chez un copain qui te l'a demandé.
J'ai sauté sur l'occasion, si tu prends du temps pour toi je vais en prendre pour moi.
On s'arrange donc pour que je parte après manger (enfants couchés, vaisselle faite bien sûr donc pas avant 14h) afin d'être de retour dernier délai à 17h30.

Je trouve un truc à faire : dénicher des draps pour les enfants qui n'en ont plus.
Parfait.
Et là tout commence.
Je réponds à 2 messages et tu enchaînes phrase sur phrase, ton monologue habituel :
"-ça y est, tu LE contacte pour lui dire que tu as du temps cet après-midi ?
-Où est-ce que vous allez vous voir ? "
et pâtati et patata.

C'est drôle, pensez-vous.
ça explique pourquoi je suis morte de rire.

Puis je rentre.
Tu dors encore, les enfants attendent (à peu près) gentiment que quelqu'un vienne les chercher.
J'y vais.

Je te demande de t'en occuper 15', le temps d'un mini-footing.
Tu le fais.Même si tu souffles un peu.

Puis avant de partir tu m'apprends que ton fils va passer déposer un lapin.
Ce que tu ne m'as pas dit ce lapin de compagnie provient d'un arrangement entre toi et la maman de ta belle-fille, et que tu as dit qu'on s'en occuperait à vie étant donné qu'elle ne le veut plus.
Ha.

Puis tu rentres, toi.
Sans aucune nouvelle avant (à quoi ça sert ?)
Tu rentres à 23h45.
Je t'entends pisser longuement au portail.
Et je sens déjà la suite comme on sent une odeur d'alcool mélangée à une haleine de clope.
OUF. Soulagement, tu ne montes pas dans le lit.

C'est moi qui descend.
Le temps de récupérer mon PC, et juste le temps de te voir allongé dans le canapé, et comatant tellement que tu as juste eu le temps de l'allumer, sans allumer la box.
Du coup tu comates devant un écran de petits points gris et noirs qui clignotent.

Je remonte me coucher.
Qu'est-ce qu'on disait, ce midi ? Inclure l'Autre dans sa vie ?

samedi 16 juillet 2016

Seule avec les deux ?

J'y pense de plus en plus.
Surtout quand je vis de si beaux moments seule avec les deux, jamais aussi beau que nous 4 réunis.


Les p'tits instants qui font sourire

-Lorsqu'ils se font des câlins.
-Lorsque J m'apporte les chaussons de L avant même que je ne les demande.
-Lorsque L empêche J de faire quelque chose d'interdit.
-Lorsqu'ils sortent de la douche tout nus, et filent s'asseoir sur leur chaise pour manger, sans couche ni chaussons.
-La fois où je les ai vu, à travers la fenêtre, un poisson pané chacun dans la main après les avoir piqué dans le four (et après avoir mangé)
-Lorsque l'un donne à manger à l'autre
-Lorsque J donne quelque chose à L, l'appelant "luizzzzzz".
-Quand ils se donnent quelque chose en double qu'ils aiment.
-Quand ils font semblant de manger quelque chose en tournant la tête.
-Quand ils viennent s'asseoir à côté de moi, chacun prenant sa petite chaise.
-Quand ils se parlent très sérieusement et que j'ai l'impression qu'il s'agit d'un dialecte hindou-pakistanais.
-Quand ils miment les gestes des chansons
-(...)

Instant magique.

J, 2 ans, s'accroupi en face de moi dans l'herbe et répond à mes questions :

"-qu'est-ce qu'ils mangent, les moutons ?
-du riz au lait.
-du riz au lait ?
-Nooooon !! Me répond-il en riant.
-Ils mangent quoi, de l'herbe ?
-Oui.
-Et nous, mange-t-on de l'herbe ?
-Oui.
-Quoi ? Nous mangeons de l'herbe aussi ?
-Noooooon ! Me répond-il en rigolant.
-Tu manges de l'herbe, toi ?
-Noooonnn !
-Tu manges quoi ?
-Du riz au lait.
-C'est tout ?
-Noooon.
-Tu manges des carottes ?
-Ouiiiii
-Des légumes ?
-Ouiiii
-De la viande ?
-Nooonnnn
-Ha ? tu manges des saucisses ?
-Ouiiii
-Et bien les saucisses c'est de la viande.
-Tu manges du poisson ?
-Ouiiii
(...)"
Et ainsi de suite, pendant 15 minutes.
Tandis que sa soeur mime le repas, m'apporte à boire et à manger avec sa dinette, fait mine de manger elle-même...
J se rapproche un peu, s'assied dans l'herbe à côté de moi, regardant sa soeur, étend ses jambes, en croise une sur l'autre, et sa casquette vissée sur sa tête, continue de répondre à mes questions.

Instant magique.
1ère grande discussion avec mon fils.

Smart...TV.

Ce matin, voyant L, 2 ans, passer sa main sur l'écran de la télévision je n'ai pu éviter "heureusement que l'écran de la TV n'est pas comme le téléphone !"....
Finalement, Tom Cruise, ton personnage dans Minority Report de 2002 était de la fiction très proche !!