lundi 3 août 2015

Habiter chez moi.

"-Comment allez-vous ?
-Très bien, merci, et vous ?"

Ce n'est pas vrai.
Je bouillonne à l'intérieur de mille choses non réglées.

Ok j'ai du travail à faire sur moi et je dois bien sûr modifier des attitudes, des paroles, des actions et certains choix.
Mais avant tout j'ai besoin d'évacuer, de mettre au clair certains drames émotionnels, pour ne pas ls entretenir mais plutôt les dépasser.

C'est très simple.

Si j'étais chez moi, je me sentirai libre de me coucher et de me lever comme je veux.
Et ce n'est pas le cas.

Si j'étais chez moi, je ne ferai pas attention au bruit des touches lorsque je pianote sur le clavier.
Et ce n'est pas le cas.

Si j'étais chez moi, je prendrai mon petit déjeuner sans attendre alors que j'ai faim le matin.
Et ce n'est pas (toujours) le cas.

Si j'étais chez moi, je ne me sentirai pas gênée de répondre à un message SMS ou de répondre un mail.
Et ce n'est pas (toujours) le cas.

Où suis-je chez moi ?
Dans les rêves.

Comment arrive-je à être bien ?
Lorsque je suis forte, que je me force à faire des choses qui pourraient me faire plaisir, sans tenir compte des reproches, jugements, remarques diverses, trop nombreuses et trop fortes.

Mais ça demande un déploiement d'énergie quand il faut relancer la machine.
Une fois dans la logique du "je fais pour être bien", il n'y a plus qu'à continuer.
Mais les rouages se salissent et s'agglutinent parfois.
Et le moulin du bonheur ne trouve plus assez d'eau pour tourner.

Le 1er jour de mon retour, je pleurais.
Le deuxième jour de mon retour, je pleurais.
Cela fait 27 jours que je suis rentrée, et encore hier, je pleurais.

PArce que je ne maîtrise pas tout de la machine du bonheur.
Certes j'ai des réactions, obligatoirement teintées émotionnellement,
Donc certaines appropriées, d'autres non.

Et face à ces ré(actions), il y aussi une autre machine.
Qui ne fonctionne pas du tout sur le même modèle que la mienne.
Parfois elles se rejoignent, mais globalement non.

Je SAIS que je suis partie prenante de ma vie.
Je le dis suffisamment HAUT et FORT
"Dans la vie, on a toujours ce que l'on veut. Et quand on n'a rien c'est qu'on ne veut rien."

Mais j'oublie les transitions quand je dis ça.
J'oublie le "je veux ça, maintenant, alors que je voulais autre chose avant".
Et c'est là que la question se pose ; comment passer de l'un à l'autre ?

Sans blesser ?
Sans rompre une soi-disante harmonie ?
Sans casser l'équilibre ?

De loin, il est facile de penser qu'un autre équilibre est complètement possible.
Et je le pense.
C'est la mise en oeuvre qui ne s'avère pas si simple.

Je ne voulais plus écrire les choses négatives car je me disais que ça me focalisait sur elles.
Sauf que j'ai besoin de mettre des mots à des situations.
Sauf que je ne peux pas rester à me consoler seule, me faire une raison, accepter l'inacceptable.
J'ai besoin d'évacuer, aussi, pour me libérer de ce que nous n'évoquons pas.

J'aime tellement lorsque je suis heureuse,
Je crée de toute pièce tout et n'importe quoi,
Je suis pleine d'idées et de sourires à donner...

Et puis,
Il y a ces autres moments.
où je me retrouve face à moi-même.

Face aux autres, et non plus avec les autres.
Tournée vers moi, bégayeuse de vie,
Honteuse, timide et maussade.

Je ne veux pas être celle-là.
Et sans TOUT reprocher à l'autre
(j'ai évidemment ma part là-dedans),

Je ne veux pas être celle qui craint.
Qui craint des paroles blessantes.
Qui craint d'être humiliée.
Qui craint d'entendre des mots durs, des phrases qui rabaissent au lieu de faire grandir l'Autre.

Je n'en veux plus.

Je veux être prise au sérieux.
Je ne veux pas t'accorder plus d'importance que celle que je ne veux pas donner à mes blessures.
Je veux que tu me croies et que tu m'écoutes.
Je veux parler librement, m'exprimer sereinement.

Pourquoi ai-je choisi celui qui est tout l'inverse de ça ?

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